Oct-2019
Dune 2020
Rigueur, patience, et surtout persévérance… J’aime Dune parce qu’elle me force à travailler ces qualités franchement pas innées chez moi. Voilà bientôt un an que j’ai choisi Dune parmi un tas d’autres projets, qui auraient peut-être été plus accessibles, ou impressionnants, plus engagés. J’ai fait ce choix un peu par hasard, beaucoup par instinct et par élan de cœur. Je vous ai déjà raconté la première fois que j’ai vu Dune, et dès lors l’évidence que ça a été pour moi. Je me suis engagée dans ce projet comme dans le voyage à l’époque, flippée, sans savoir où mettre les pieds, exaltée et prête à en baver.
J’ai eu beaucoup de peine à prendre mes marques, moi qui suis si peu bricoleuse. Comment aménager un bateau, le réservoir à eau qui fuit et inonde la couchette, me cogner mille fois la tête au réveil, tomber de l’échelle, un carénage en plein hiver à gratter des années d’antifouling sans grande idée de ce qu’il fallait faire… D’ailleurs, Merci à ceux qui ont participé à ce premier chantier ! Et puis, à la mise à l’eau, le moteur qui ne démarre pas, batailler avec les mécanos, le bateau plein de flotte parce que la pompe à eau de mer fuit, me cogner mille fois la tête sur la bôme, deux faux départs et plusieurs mois sans électricité, sans eau, sans internet, bloquée sur ce bateau immobile à Port-Saint-Louis-du-Rhône, le moral tout au fond des cales.
Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux ! Le moteur ronronne, le carénage est fait, je sais où sont les choses, à quoi elles servent, j’ai réussi le permis hauturier et le CRR. J’y ai investi du temps, de l’énergie, tout mon argent, ma sueur, mes larmes… J’ai hésité à abandonner un demi-million de fois. Mais là, je crois que ça y est, qu’on touche au but elle et moi. Et quelle aventure, déjà ! Même si le projet devait s’arrêter là, j’ai l’impression d’avoir beaucoup gagné.
Ce qu’il reste à faire :
Un deuxième chantier est prévu cet hiver pour terminer les travaux. Les plus gros boulots sont l’aménagement de la cabine arrière, l’installation d’une chaise pour pouvoir, au besoin, utiliser le moteur hors-bord, et refaire le circuit électrique. Quelques coups de pinceau restent à donner, du matériel à récupérer, un peu de paperasse… J’ai aussi prévu de suivre des formations supplémentaires pour la mécanique, la météo et la sécurité en mer.
Caroline et Sacha :
Avoir un bateau à moi était un rêve qui s’est réalisé, en partie grâce à votre soutien, mais j’ai dû me rendre à l’évidence : je n’y arrive pas seule. Alors j’ai réfléchi à quelques pistes, et ça y est, j’ai trouvé deux aventuriers assez courageux pour rejoindre mon projet, et en faire un projet commun. Assez fou pour se lancer dans le vide avec moi. Elle s’appelle Caroline, anthropologue de vingt-trois ans, sûrement la personne la plus calme et fiable que je connaisse. Et lui c’est Sacha, reporter et réalisateur de vingt-quatre ans, une pile électrique, ultra créatif, qui rigole la majeure partie du temps. Pour la première fois depuis le début de mes aventures, on sera trois.
Le projet avec Dune, c’est aussi de pouvoir accueillir du monde à bord et partager cette passion pour la voile et l’aventure. Une adresse e-mail sera publiée pour nous contacter durant voyage, et en fonction de la place, nous rejoindre.
Le projet :
Si tout va bien, nous partirons début janvier de Port-Saint-Louis. Nous commencerons par nous faire la main en méditerranée, mais l’idée est de « rapidement » rejoindre les Canaries, plus clémentes à cette saison. Personnellement je rêve du Cap Vert, Sacha d’Afrique, Caro des Antilles. Le vent décidera.
Il n’existe pas de projet défini à long terme avec Dune, le voyage dépendra du bateau, de nos capacités, de nos envies et de nos limites. Je rêve d’un voyage à la « Chasing Bubble », ce documentaire extraordinaire que j’ai regardé tout l’été pour me donner du courage.
Advienne que pourra, et Vive Dune.
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